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Le Four Banal d’Urval

A la découverte du Four Banal d’Urval

Chaque année, lors des Journées Européennes du Patrimoine, la commune d’Urval met tout en œuvre pour faire revivre le Four Banal du village, un bâti rare d’architecture rurale du Moyen-Âge, un vestige de la vie féodale qui a littéralement traversé le temps...

Par Joffrey | 4 septembre 2023

Une histoire féodale

Pourquoi un four dit « banal » ?

Le ban (ou banalité) était à l’origine un pouvoir de commandement, délivré à l’autorité général en place dans le but de répondre aux besoins militaires & de justice. Ce pouvoir se verra peu à peu étendu dans le domaine économique.


C’est par ce principe que les autorités en place pourront contraindre les habitants de leur territoire à utiliser des équipements tels qu'un moulin, un four, un pressoir… Utilisation contrainte en contrepartie d'une redevance, d'un impôt…

Le four d’un village

Une fois le four « banal » instauré comme ici à Urval, les habitants étaient donc obligés d’utiliser ce four pour cuire leur pain quotidien. Le seigneur s’engageait de son côté à entretenir le four et y installer le fournier qui serait en charge de cuire le pain et de prélever l’impôt.

 

Le plus souvent le ban était réglé en nature. Les villageois laissaient leur farine au fournier plusieurs jours à l’avance, et celui-ci s’occupait de la production et d’en prélever une partie pour recueillir ce ban (1 pain sur 20 environ).

 

La construction du four d’Urval remonterait au XIVème siècle. Les tourtes sorties du four étaient alors rangées sur les étagères disposées sur la façade du bâtiment qui avait aussi son pigeonnier.

Faire revivre ce patrimoine

A l’occasion de la fête du village et/ou des Journées Européennes du Patrimoine, le four reprend ses fonctions premières grâce à l’investissement des bénévoles et boulangers locaux. Il est alors possible de réserver une jolie petite tourte cuite au feu de bois, à l’ancienne.

 

© Photos : Bruno Marty

Au-dessus du four, il est également possible de redécouvrir la petite pièce où logeait le fournier. La cheminée et son cantou sont intacts. C'est là qu'étaient pétries les différentes productions dans la maie (grand coffre dans lequel on pétrissait et/ou on conservait le pain). C’est une réelle immersion insolite et authentique au cœur de l’histoire locale que la visite de ce logement.

L'ensemble de la bâtisse est inscrit le 10 avril 1941 à la liste des Monuments Historiques.
Le four fut en service également durant la guerre de 1914-1918. La banalité quant à elle aurait été abolie le 4 août 1789..