Montferrand-du-Périgord : un village médiéval
Situé au cœur du Périgord, Montferrand-du-Périgord séduit par son authenticité. Sa halle, posée au centre du bourg, ses ruelles et les vestiges de son ancien château racontent l’histoire d’un village qui a traversé les siècles. Et pourtant, ce n’est pas là que se cache la plus belle surprise...
Un peu à l’écart, presque discrète, se dresse la chapelle Saint-Christophe. Une façade sobre... Rien ne laisse deviner que derrière ces murs sommeille un joyau du Moyen Âge.
Une redécouverte émouvante
Pendant longtemps, personne n’imaginait ce que recelait cette petite chapelle. Jusqu’en 1980, où des travaux révèlent un trésor enfoui sous des couches d’enduit : un ensemble de peintures médiévales d’une richesse insoupçonnée. Badigeonnées après le Concile de Trente pour se conformer aux nouvelles règles, elles sont restées à l’abri, attendant leur heure pour réapparaître.
La voûte céleste et le tétramorphe : une œuvre magistrale
Poussez la porte… et le choc visuel est immédiat. Toute la voûte se déploie comme une fresque cosmique : le Christ en gloire, trônant au centre, entouré des symboles des quatre évangélistes – le fameux tétramorphe. Le taureau de Saint Luc, encore éclatant de couleurs, semble vous fixer avec intensité. Le lion et l’homme tournent leur regard vers le Christ, tandis que l’aigle de Saint Jean s’est effacé avec le temps.
Les influences byzantines sautent aux yeux : yeux en amande, mandorle remplacée par un bandeau géométrique, torsion des corps, regards ardents… Un style puissant qui confère à l’ensemble une dimension mystique. Et pour ceux qui aiment les énigmes, une inscription latine trône au-dessus de la fenêtre, comme un message secret à déchiffrer. « Christum filium (sous sa forme abréviative) tollo sed deo que carmina tollo » « Christi (toujours en abrégé) formas videas ea inde tutus vadas » : que l’on peut traduire par : (sachant que c’est saint-Christophe qui parle) : « Je porte le Christ fils (de Dieu) mais c’est à Dieu (le père) que je porte mes chants (de louanges) »).
Un patrimoine rare, une émotion intacte
Ces peintures, réalisées à la détrempe – une technique médiévale alliant pigments minéraux et colles –, ont traversé les siècles pour nous parvenir. Elles témoignent d’un temps où la chapelle Saint-Christophe était un haut lieu spirituel. Aujourd’hui encore, elles frappent par leur intensité et leur fraîcheur, malgré l’usure du temps.
Envie de les admirer de vos propres yeux ? La chapelle vous ouvre ses portes de Pâques à la Toussaint !
En Périgord, certains trésors se dévoilent à ceux qui prennent le temps de pousser une porte discrète…
La chapelle Saint-Christophe en est la plus belle preuve...