Géraldine
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30 août 2025
C’est la perspective des grottes de Villars qui m’a poussée à remonter vers le nord de la Dordogne. Native du Périgord, je n’avais jamais pris le temps de m’arrêter à Saint-Jean-de-Côle, et cette escapade fut l’occasion idéale de découvrir ce village.
Saint-Jean-de-Cole, un des plus beaux villages de France
Dès l’arrivée, impossible de manquer le duo majestueux qui domine la place centrale : le château de la Marthonie (XIIème siècle, pour sa première mouture et servait de protection au prieuré et ses moines) et l’église Saint-Jean-Baptiste. L’un veille depuis le Moyen Âge, l’autre affiche son style romano-byzantin unique en Dordogne. Ensemble, ils donnent le ton : ici, l’histoire est partout, mais jamais figée.
Je flâne. J’observe les pans de bois, les détails sculptés, les portes anciennes… Chaque recoin invite à lever les yeux. Pas besoin de plan...
Je franchis la Côle par son élégant pont médiéval, reconnaissable à sa silhouette en dos d’âne et à ses avant-becs qui ont défié les siècles. Pavé de galets venus sans doute de la rivière, il résonne encore du passage des charrettes qui reliaient autrefois Nontron à Thiviers.
Classé parmi les Plus Beaux Villages de France, Saint-Jean-de-Côle se visite facilement à pied. L’été, il explose de couleurs grâce aux fleurs qui s’accrochent aux façades, et c’est un bonheur de s’installer en terrasse pour un café.
Je poursuis ma promenade dans ces ruelles paisibles, avant de lever les yeux une dernière fois sur ce bel ensemble architectural classé Monument Historique. Puis je file, curieuse, vers la suite de mon escapade…
Abbaye Notre-Dame de Boschaud
Je m’avance dans les ruines de l’abbaye et pénètre dans ce lieu où le temps semble s’être suspendu. Fondée au XIIᵉ siècle, son nom, Bosco Cavo – “bois creux” – évoque immédiatement l’atmosphère mystérieuse qui règne ici, au cœur de la nature périgourdine. Les ruines offrent un mélange surprenant de style cistercien et roman, et je m’arrête un instant pour observer la coupole suspendue dans le vide, vestige des siècles passés.
En arpentant les allées de pierres et les vestiges du cloître, je devine la vie des moines qui ont vécu ici, malgré les ravages des guerres de Religion et la destruction de nombreux documents historiques. Les panneaux installés par la commune de Villars aident à reconstituer l’abbaye d’autrefois, et chaque pierre semble raconter une partie de son histoire mouvementée.
Entourée de bois et de verdure, l’abbaye est un havre de paix où l’on prend plaisir à flâner, à lever les yeux vers les vestiges, et à écouter le silence ponctué par le chant des oiseaux.
Et si l’abbaye invite à la contemplation, les environs réservent aussi de belles surprises souterraines… direction les grottes de Villars
La grotte de Villars : près de 20 000 ans d’histoire sous nos yeux
Je descends peu à peu dans les profondeurs de la grotte de Villars, et aussitôt, je suis saisie par l’atmosphère unique qui règne ici. Les galeries s’étendent sur plus de 13 km, parées de stalactites, stalagmites et de drapés translucides qui scintillent sous les lumières. Certaines concrétions, si fines qu’on les appelle les “fistuleuses” ou “macaronis”, semblent suspendues dans l’air comme par magie.
Mais Villars n’est pas seulement une grotte à concrétions : en avançant, je découvre avec fascination les peintures rupestres réalisées par nos ancêtres il y a environ 20 000 ans. Enfermé dans son écrin de calcite, ce témoignage du passé est intact, et je me surprends à imaginer la vie de ces hommes préhistoriques, guidés à la lueur des torches dans ces mêmes galeries.
La visite, accompagnée d’un subtil jeu de lumière et d’un spectacle sonore, met en valeur la beauté naturelle des lieux tout en racontant l’histoire des eaux qui ont sculpté ces cavités et des ours des cavernes qui hibernaient ici autrefois. Chaque pas, chaque regard autour de moi me fait sentir à la fois minuscule et privilégiée, face à un lieu où la nature et l’histoire se rencontrent avec une intensité rare.
Cette journée, placée sous le signe du patrimoine et de la découverte, restera gravée dans ma mémoire. Bien que un peu loin de chez moi, j’ai trouvé ici un coin de Dordogne à la fois authentique et fascinant, qui donne immanquablement envie d’y revenir. Car cette terre périgourdine, si chère à mon cœur, recèle encore mille trésors à explorer, encore et encore…
La Dordogne n’a décidément jamais fini de me surprendre